Loi Internet et Création
Le 10 Mars sera discuté à l’assemblé le projet de loi création et internet une sorte de DADVSIv2. Cette loi prévoit l’instauration de HADOPI (Haute Autorité pour la Diffusion des Oeuvres et la Protection des droits sur Internet). Concrètement, comment cela va-t-il se traduire pour l’internaute moyen? Comme beaucoup ont pu le remarquer, la loi DADVSI, instauré en Juin 2006, n’a pas été appliquée. Elle était censée faire stopper le piratage et notamment les téléchagements illégaux. Le decret permettant la mise en application de cette loi n’a jamais été publié!! Les lobbys des grandes multinationales du divertissement ont donc poussé le gouvernement à créer une nouvelle loi, devant l’inéfficacité de la première. Christine Albanel nous a donc pondu Hadopi. Ce nouveau projet va consister en l’envoie de courrier aux internautes pris en flagrant délit de piratage. Les FAI (Fournisseurs d’accès Internet) auront donc pour mission de surveiller tous les transferts ayant lieu chez chacun de leur clients et d’informer la Hadopi en cas de délit repéré. Hadopi enverra alors un premier courrier au justiciable lui informant de ces téléchargement illégaux et lui sommant de les stopper. Si les téléchargements ne sont pas stoppés, un deuxieme courrier sera envoyer et enfin, en 3ème recourt, le connexion internet sera coupée pendant 1 an. Pendant ce temps, le client continuera évidemment de payer son forfait mensuel au FAI et sera de plus ajouté à une blacklist lui empechant de s’abonner chez un autre FAI! A partir de là, plusieurs problèmes se posent :
- La sanction civil est donnée par une autre institution que la justice elle-même sans aucune forme de procès.
- Quid des connexions wifi piratées? En effet, allez expliquer à Madame Michu comment protéger son réseau wifi préconfiguré dans la *box de son FAI. Comment un utilisateur peut-il prouver sa bonne foi?
- Comment gérer les téléchargements illégaux opérés depuis un hotspot wifi?
Où est la justice?
Pour le premier point, cela ne semble pas trop poser de problème au gouvernement. Ce type de chose ce fait déjà pour surveiller des lignes téléphoniques suspectées d’apartenir à des terroristes. Le gouvernement peut faire mettre sur écoute une ligne téléphonique, sans faire appel à la justice, si des activités terroristes sont suspectées. On va donc ranger les internautes et les terroristes dans le même tirroire!
Un bracelet electronique pour tout le monde…
Les problèmes de sécurité des connections wifi sont bien connus. Quelques que soit le mode de protection utilisé (Wep, Wpa, Mac), il ne faut pas longtemps pour qui que ce soit, à l’aide de quelques logiciels, pour pirater une connexion wifi. À partir de là, comment prouver que Madame Michu a bien téléchargé elle même le dernier album de johnny, garou, sardou, dion (biffer les mentions inutils) ? He bien en fait, pas besoin de prouver la culpabilité de Madame Michu puisque’elle est présumée coupable! C’est à elle de prouver son innoncence. Pour celà, le gouvernement va demander aux éditeurs de logiciels (notamment les éditeurs de solutions d’antivirus), de mettre à la disposition des internautes une sorte de mouchard qui surveillera vos activités sur internet, bloquera les téléchargements supposés illégaux et qui enverra toutes les données qu’il récolte sur un gros serveur centralisé. Ce mouchard sera évidemment payant. Donc, le client qui reçoit un courrier de la part de hadopi n’aura qu’a leur répondre quelque chose du genre :
“- Non, ce n’est pas moi puisqu’a ce moment là j’avais mon mouchard sur ma machine”.
Heureusement pour nous, le gouvernement pense à tout! Nous verrons plus bas qu’une fois de plus il se fourvoye complètement.
C’est un peu comme si on nous imposait un bracelet electronique GPS. Si prêt de chez vous un crime est commis (meurtre, vol, agression) et qu’a ce moment vous ne portiez pas votre bracelet. Alors vous êtes présumé coupable. Ou encore, comme si les radars automatiques flashaient toutes les voitures non pas pour punir les excès de vitesses mais juste pour savoir où sont les gens à quel moment. On s’en réjouit d’avance n’est ce pas?
La cas à part des hotspots
Là encore Mme Albanel a eu le bonne idée de nous faire part de ses reflexions. En effet, il lui a paru normal de pouvoir créer une liste blanche de sites accessibles depuis les hotspots. Mme Albanel ne doit pas aller très souvent sur internet… A-t-elle seulement idée du nombre de site qu’il faudrait inclure dans cette liste blanche? Mettons la sur la voie. Ça se compte en million! Ce genre d’idée représente sans doute la version communiste du capitalisme à la française. Ça doit être ça l’exception culturelle! Cependant ce projet semble être sur la voie de l’abandon et aucune solution définitive n’a été décidée.
Mise en œuvre de la loi
Comme d’habitude, c’est l’internaute moyen (oui, Mme Michu) qui va payer les pots cassés. En effet, la loi n’est même pas encore discutée au parlement que plusieurs solutions de contournement se profilent contre le mouchard.
- La virtualisation : C’est un procédé tres en vogue en ce moment. Cela consiste en l’utlisation d’un logiciel qui va lancer un autre système d’exploitation sur votre machine. Grossièrement, on lance son système d’exploitation (OS, Operating System) préféré et ce logiciel va lancer dans une fenêtre spécifique un autre OS qui est dit ‘virtualisé’. On installe donc son mouchard sur l’OS principal et on procède aux téléchargements dans l’OS virtuel. C’est un peu une variante de la multiplication de machines derrières un routeur. En effet, comment Hadopi pourra determiner le nombre de PC branché sur une *box ?
- Le piratage pour pirater : Comme toutes les solutions de DRM, le mouchard ne devrait pas tenir longtemps face aux assaults des hackers et crackers en tout genre.
On peut dors et déjà prédir que cette loi, comme la précédente sera inapplicable et inappliquée. Le problème des majors est qu’ils essayent de combattre un système en marche bien plus puissant qu’ils ne le pensent. Et plutot que d’essayer de punir leur client, ils devraient s’adapter à ce nouveau système de diffusion de la culture. Une solution simple à mettre en place et surtout qui ne couterai pas d’argent à l’État (hadopi devrait couter au alentour de 70million d’€) serait là license global que tous les acteurs de l’internet appel de vive voie.